OCIM poursuit son engagement pour la régénération de la forêt amazonienne au Pérou avec le projet Tarapoto
Cette deuxième opération menée par Reforest’Action aux côtés d’acteurs locaux vise à faciliter une régénération naturelle et à sauvegarder la biodiversité des écosystèmes forestiers locaux, tout en contribuant au développement économique de la région amazonienne.
Le programme Taropoto est né d’un constat : originellement recouverte de forêts tropicales et de zones humides, la région de la Haute Amazonie souffre d’un processus de déforestation massive. Sont en cause l’élargissement rapide des programmes agricoles pour la culture de café, de cacao, de bananes ou encore de manioc, mais aussi la construction d’infrastructures routières et l’abattage illégal de bois. La disparition des écosystèmes naturels qui en découle provoque en retour une modification de la saison des pluies ou encore des sécheresses prolongées, dont souffrent en priorité les ethnies Shawi, Awajun et Quechua. C’est pour inverser cette tendance que le programme Taropoto a été initié par Reforest’Action en 2015 dans trois régions situées au nord-est du Pérou (San Martín, Loreto et Ucayali). Le projet s’est tout d’abord concentré sur le développement de l’agroforesterie avant de rechercher plus spécifiquement à régénérer naturellement les espèces natives de façon à restaurer et à conserver la forêt amazonienne. C’est pour accompagner cette nouvelle phase qu’OCIM a souhaité s’impliquer aux côtés de Reforest’action dans ce programme-clé pour la forêt d’Amazonie péruvienne.
De la production des plants au suivi aux côtés les communautés locales
Le projet Tarapoto s’appuie sur le Centre Urku, qui mène depuis 2004 des activités de développement de la biodiversité amazonienne et de sensibilisation des communautés locales. Composé d’une équipe pluridisciplinaire qui combine des connaissances traditionnelles et scientifiques sur la biodiversité et la culture amazonienne, cet organisme assure la production des plants au sein de plusieurs pépinières, ainsi que la logistique des plantations réalisées grâce aux fonds de Reforest’Action. L’équipe du Centre s’occupe ainsi de fournir les plants aux agriculteurs, qui les plantent ensuite sur leurs terrains ou directement dans la forêt amazonienne en faisant appel à leurs connaissances ancestrales en matière d’association des essences. La bonne santé et du suivi des arbres plantés sont ensuite assurés aux côtés des coopératives locales.
Le programme vise deux objectifs complémentaires, à commencer par la régénération naturelle de l’Amazonie. Le Centre Urku travaille avec le peuple Shiwa pour lutter contre la déforestation et restaurer les écosystèmes dégradés afin de dissuader les familles d’agriculteurs de dégrader la forêt par leurs pratiques agricoles conventionnelles. Les bénéficiaires sont sensibilisés à l’importance du couvert forestier et accompagnés dans la protection de leurs parcelles, notamment au travers de mesures préventives contre les parasites et les incendies. Une grande variété d’essences endémiques est protégée grâce à cette promotion de la régénération naturelle, contribuant à la conservation de la biodiversité végétale de l’Amazonie et à la préservation des espèces animales en danger. En outre, les activités du Centre Urku comprennent le sauvetage d’animaux sauvages capturés pour le commerce illégal, leur réhabilitation et leur réinsertion. Depuis 2006, plus d’un millier d’animaux appartenant à 61 espèces différentes ont ainsi été sauvés grâce à ces actions.
Le deuxième objectif est de développer des alternatives économiques durables. Pour convaincre les producteurs de l’intérêt économique de la sauvegarde du couvert forestier, le Centre Urku sensibilise et encourage les populations à développer des activités génératrices de revenus sur le long terme et à revitaliser les savoir-faire ancestraux de l’Amazonie péruvienne en capitalisant sur les services écosystémiques rendus par les arbres. Plusieurs initiatives ont déjà vu le jour en ce sens, telles que le développement de l’apiculture, la vente de citrons issus de l’agroforesterie, la fabrication de produits cosmétiques à base d’huiles essentielles ou encore la production de chocolat et de distillat de cacao.
Un projet aux impacts multidimensionnels
L’ampleur du programme Tarapoto permet de générer des impacts à quatre niveaux.
Impact climat : La régénération naturelle de la forêt amazonienne permet ainsi d’accroître et/ou de préserver la capacité de stockage du carbone dans la biomasse aérienne et souterraine.
Impact biodiversité : la régénération naturelle de parcelles de forêt permet de développer la biodiversité végétale et animale érodée de la Haute Amazonie. Papillons, singes, grenouilles et tortues pourront notamment trouver à nouveau abri au sein de ces écosystèmes, tandis que les micro-organismes, la faune et la flore participent ainsi à la restauration d’une trame écologique au sein de la région amazonienne.
Impact climat sol et eau : Les arbres plantés restaurent la fertilité des sols et préviennent leur érosion. Ils protègent les terres des phénomènes climatiques extrêmes, retiennent les eaux de pluie à la surface des sols et les filtrent avant qu’elles ne pénètrent dans les nappes phréatiques. Aussi, les couverts forestiers régulent le cycle de l’eau et contribuent à préserver les ressources d’eau de la planète.
Impact communautés : les arbres valorisés permettent aux familles de bénéficiaires d’en récolter les fruits et ainsi d’améliorer leur sécurité alimentaire ou d’obtenir un revenu complémentaire grâce au développement d’activités économiques durables.
Trois objectifs de développement durable
Ces impacts permettent au programme Taropoto de contribuer directement à la réalisation de trois des 17 Objectifs de développement durable (Sustainable Development Goals ou SDG) définis par les Nations unies pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous.
SDG 12 (consommation et production responsable) : le projet accompagne les communautés autochtones de l’ethnie Shiwa dans la mise en œuvre d’activités économiques respectueuses de la forêt amazonienne.
SDG 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) : la régénération naturelle de l’Amazonie permet le développement et/ou la préservation de puits de carbone et la séquestration du CO2, contribuant à atténuer les changements climatiques à l’échelle locale et globale.
SDG 25 (vie terrestre) : la valorisation des espèces animales et végétales endémiques de l’Amazonie favorise le développement de la biodiversité ainsi que l’augmentation de la pédofaune (biodiversité du sol) et des micro-organismes du sol (bactéries, champignons, etc.).